A la rencontre de l’aoulah avec Sakura
Notre pro-staff Sakura Sylvain Garcia, avait en tête, depuis plusieurs années, l’idée de partir à la rencontre de la Liche (aoulah au Maroc). Quoi de mieux qu’une escapade dans le sud marocain pour une escapade hivernale pour même test de matériel et plaisir de la pêche.
De la famille des Carangidae, la Liche peut atteindre près de 40 kg, et ses modes d’alimentation et de chasse en font une cible rêvée pour tout pêcheur au leurre, notamment en surface.
Les différentes informations glanées auprès des copains, et des réseaux sociaux laissaient entrevoir un gros potentiel dans le Sud du Maroc. Mon ami Nicolas Huguet et moi avons donc programmé pour la fin de l’année 2020 dix jours de pêche non-stop au cœur du Sahara Occidental, dans la région de Dakhla.
Côté logistique, pas besoin de trop s’encombrer au niveau vêtements vu la météo : quelques boardshorts, des tops anti UV, des chaussures adaptés à la marche dans l’eau et sur terrain rocailleux, et c’est parti ! Il ne restait plus qu’à (sur)charger le bazooka de cannes Sakura, les deux indispensables sacs étanches et à patienter jusqu’au jour du départ !
Après un vol sans encombre jusqu’à Casablanca, et un vol intérieur jusqu’à l’aéroport de Dakhla, nous arrivons vers 01 heure du matin, et sommes accueilli par Aziz, qui se révèlera un excellent pilote dans le sable, et un pêcheur redoutable (1 lancer / 1 poisson :D) !
Niveau matériel Sakura, j’avais sélectionné plusieurs cannes pour le séjour :
-Un Shükan 1002 MH, pour les petits leurres et les conditions de pêche calmes
-Une Shükan 1002 HH, pour les gros leurres et des conditions de pêche calmes
-Un prototype de Salt Sniper 1202 XH et un prototype de Shükan 11′ , plus longues pour affronter des conditions plus hardcore, et capables de catapulter de gros leurres très loin si nécessaire
Coté moulinet, il ne faut pas hésiter à monter en taille (et donc en poids) pour pouvoir équilibrer correctement ces longues cannes. L’Alpax 8508 par exemple est parfait avec ses 600g.
Quant aux leurres, mes boites étaient essentiellement composées:
– de flappers (des leurres que l’on ramène très rapidement pour les faire ricocher à la surface pour imiter un mulet), notamment des Surface Skip’R
– de casting jigs de formes assez diverses et d’équilibrage différents (nous verrons par la suite que cela revêt une importance capitale) entre 60 et 80 g (Lento jig, Spinback jig, Mora Mora notamment)
– de leurres de surface : des poppers comme le Pulsion TR, et des stickbaits comme le Mister Joe et le Naja
Après une courte nuit, nous attaquons la 1ere journée sur une première zone assez profonde, une fosse de 20 m susceptible d’abriter des liches, mais également des Carangues Pompano.
Nous sommes accompagnés par Hicham, en vacances dans le coin pour fuir l’effervescence de Casablanca, avec qui nous avons rapidement sympathisé.
Après avoir ratissé la zone au jig pendant près d’une heure, je ferre enfin le 1er poisson du séjour, qui s’avèrera être une liche. Le compteur est débloqué ! Le Lento Jig en coloris mulet a l’air de leur plaire.
Après ce premier poisson modeste, nous consacrons les jours suivants à la prospection de grands bancs de sable sur lesquels les liches viennent chasser les mulets à certains moments de la marée.
Deux stratégies s’opposent alors, soit peigner les postes en lançant le plus loin possible (mais cela s’avère vite éprouvant vu la taille des cannes et les distances à atteindre, aux alentours de 100m), soit attendre de repérer les liches en surface ou les éclaboussures lors des chasses pour lancer son leurre à proximité.
L’activité étant comme souvent étroitement liée à la marée, c’est en soirée que nous aurons les meilleurs résultats en début de séjour, les liches rentrant dans les anses pour se gaver de mulets.
Les leurres les plus réguliers dans ces moments-là ont été les jigs de 60 à 80 g comme le Lento et le Spinback jig, dans les coloris mulet, blanc et rose. Leur forme planante et leur équilibrage était parfaits pour atteindre les zones de chasse, la plupart du temps situées à 80 ou 100 m du bord. J’insiste sur ce point, car il faut vraiment trouver la bonne forme, le bon grammage, et le bon armement, sans quoi les lancers ne dépasseront pas 60/70 m, ce qui est la plupart du temps insuffisant pour atterrir dans la « strike zone ». Le choix des leurres est donc primordial, ainsi que leur armement, car le frottement répété des assist-hooks sur le sable a vite fait d’émousser leur piquant. Sur les flappers, les twin assist en taille 1 et 1/0 se sont avérés parfaits.
Chaque coup du soir sera l’occasion d’assister à un magnifique coucher de soleil, la plupart du temps ponctué d’attaques de liches en contre-jour, tout simplement magnifique !
Les retours à la nuit tombée nous offriront également des lumières splendides sur le désert et la Lagune de Dakhla
Nous aurons également l’occasion de faire prendre ses premières liches à Rayane, un jeune pêcheur local, qui nous accompagnait certains jours.
La deuxième partie du séjour sera un peu plus compliquée car, comme nous l’avions imaginé, l’activité des poissons s’est considérablement ralentie avec la baisse des coefficients de marée. Il a donc fallu trouver les courts créneaux d’activité, essentiellement concentrés le long des plages, et faire du Run’n Gun !
Les leurres les plus réguliers sur ces phases d’activité ont été encore une fois les jigs, mais également les Mister joe en taille 105 et 120, une valeur sûre lorsque ces diables de liches suivaient les leurres sur des dizaines de mètres sans attaquer (ce n’est pas notre ami « Hicham Joe » qui dira le contraire).
Les coups du matin nous rapporterons les plus gros poissons du séjour, malgré une température extérieure frôlant zéro degré, et une brume très humide venant du désert. Ce sont généralement les gros flappers qui marchaient le mieux le matin (Surface Skip’R Sakura notamment).
Durant la dernière partie du séjour, la vue perçante de Nico nous a permis de trouver une zone de chasse le long d’une pointe rocheuse, qui nous a valu deux coups du soir mémorables, avec des poissons qui attaquaient nos leurres Sakura jusque dans nos pieds.
Ce séjour a constitué pour nous une véritable fenêtre de liberté en ces temps compliqués. Le Maroc est un superbe pays, et ses habitants sont particulièrement chaleureux et accueillants. Sans parler des tajines :D
Vivement la prochaine fois, Inch’Allah !
Sylvain Garcia
Pro Staff Sakura
Guide de Pêche Pro : Lorient Passion Pêche