La pêche au féminin
Aujourd’hui nous avons le plaisir de recevoir Carole sur notre bateau pour une partie de pêche au féminin.
Je l’avais rencontrée au bord du Rhône, elle pêchait le silure avec des amis et je lui avais proposé de faire une sortie avec nous un de ces jour, c’est donc chose faite !
A l ‘occasion de cette sortie sur le Rhône, nous avons laissé le soin a notre invitée de faire un résumé de la journée et nous livrer ses impressions.
« Bonjour a tous,
Je vais vous conter un des moments les plus impressionnants de ma vie de pêcheuse : celui où j’ai pu pêcher avec deux noms de la pêche en France, j’ai nommé Laurent et Tristan Poulain.
Mais d’abord, revenons aux circonstances de cette rencontre : Été 2014, je m’essaie à la pêche aux silures avec un ami carpiste et son collègue, à bord d’un Carolina skiff tout équipé : sondeur Humminbird dernier cri, moteur thermique 40 chevaux, une multitude de leurres et les cannes Silure, etc.
Cependant, malgré les différentes techniques employées (leurres en verticale, linéaire, vers de terre ou vifs), les silures ne veulent pas mordre et nous mettent des refus phénoménaux. Hors c’est bel et bien la touche en direct, le « BOOOM » qui vous secoue tout le corps et l’adrénaline que provoque le combat avec ces monstres (au sens positif du terme) que nous recherchons. Un combat à égalité avec des cannes dignes de la puissance de ces poissons.
C’est donc à la mise à l’eau accompagnée de mes compères, un matin en arpentant le Rhône et ses endroits mythiques pour la pêche du silure, que nous croisons un homme que je crois reconnaitre immédiatement. Est-ce lui, n’est-ce pas lui, bref, n’étant pas bien réveillée, je ne dis rien…
Le soir, nous rentrons à la mise à l’eau, bredouilles. Malgré les nombreux suivis, aucun silure n’a mordu, nous sommes un peu dépités et ne comprenons pas vraiment les raisons de notre échec. Nous recroisons l’homme en question. Cette fois-ci c’est sûr, je l’ai bien reconnu, il s’agit de Laurent Poulain, un grand nom de la pêche aux leurres en France, un des précurseurs du powerfishing, qui fait notamment parti de l’Equipe de France de pêche aux leurres et qui fait équipe avec son fils, Tristan. Cela fait des années que je suis leurs aventures via internet et notamment depuis 1 an grâce aux reports qu’ils font sur le blog ou pages Sakura, leur sponsor.
En discutant de notre pêche (pas miraculeuse) du jour, j’ose un » Vous êtes bien Monsieur Poulain ? ». Il semble surpris de voir qu’il est reconnu par une femme pour ses performances halieutiques. Bref après quelques banalités et conseils de postes, il me demande de l’ajouter sur Facebook pour rester en contact.
Quelques jours plus tard, je reçois un message privé : il me demande mes disponibilités pour aller pécher avec lui et son fils, si cela m’intéresse… ET COMMENT QUE CA M’INTÉRESSE !!!
Le rendez-vous est donc donné un matin non loin de chez moi, pour aller pêcher le Rhône dans la région d’Avignon.
7h15, j’arrive à la mise à l’eau, le Rhône est propre avec un débit assez calme, mon taxi est près : le Ranger est déjà à l’eau, Tristan, le capitaine du jour vient m’escorter.
A peine installée dans le siège, Laurent me tend un masque pour se protéger les yeux de la vitesse et nous filons à vive allure vers le premier spot. Avec les 125 chevaux du moteur Mercury, ça aide ! Le Ranger m’impressionne, on monte à 75 km/h et il est d’une stabilité et d’une tenue sur l’eau impressionnante. Les finitions sont magnifiques, tout est bien pensé pour optimiser la pêche et rien n’est laissé au hasard.
Arrivés sur le 1er spot, Laurent m’explique la technique à utiliser et les structures et fonds que nous pêchons. Les alevins sont là par milliers. Pas étonnant que les sandres s’y plaisent… J’en pique d’ailleurs un rapidement grâce à un LS de 4,5″ monté sur une TP de 10 g. Yes ! Moi qui les cherchais depuis un moment ! Laurent et Tristan pêche quant à eux avec un Slit Shad 4″ de chez Sakura.
On bouge de spot. Là encore, après un brief de Laurent, je commence à pêcher avec ma BeastMaster puissance M. Je ne suis pas du tout équipée pour le silure, j’espère ne pas en piquer un avec cette canne sinon je vais passer un sale quart d’heure… !
Au bout de quelques minutes, je vois Laurent s’agiter du coin de l’œil : il vient de ferrer un beau silure grâce à un gros leurre souple. Il me crie « Carole, Carole » et ni une ni deux, j’ai la canne en main et commence le combat.
Comment décrire ce combat…: lourdeur, puissance, force. En fait, on est impressionné par la force de la bête qu’on n’a pas encore aperçue. On ne peut qu’imaginer le gabarit de l’animal qui est susceptible de faire autant plier des cannes XXH.
Au bout de quelques minutes, nous voyons des bulles remonter en surface, signe que le silure est en train de décompresser pour remonter des profondeurs. Et puis soudain, sorti de nulle part, la masse noire apparait dans l’eau claire du Rhône, l’animal se rend et remonte à la surface.
Tristan prend les gants et le saisit de sa gueule. Je l’aide à le tenir, c’est lourd ! Laurent nous prend en photo et je ne peux cacher la fierté et la joie sur mon visage
On estimera le silure à 1,60 m ou 70. Une fois remis à l’eau, je check avec Laurent et le remercie de m’avoir laisser combattre sur sa canne.
J’ai les jambes flagadas et les bras qui tremblent, pour me remettre de mes émotions, je sors le petit déjeuner pour reprendre des forces et réaliser que ça y est, j’ai sorti mon 1er vrai silure, à la canne à leurre.
La journée continuera avec de nombreuses prises : Tristan sortira un sandre d’environ 60 cm et d’autres un peu plus petits, des perches et silures.
Laurent aussi aura son lot de perches, sandres et silures. Quand à moi, après le sandre du matin et le silure, je toucherai cette belle perche.
Le Kalik Crank couleur Real Life Perche fait craquer…les perches !
Sandre pris avec un Slit Finesse coloris Pepper Mint sur un combo Trinis Neo et moulinet Kapax.
Tristan aux prises avec un nouveau silure !
Il est l’heure de manger un bout, nous nous amarrons à un pilier du Rhône et les garçons m’expliquent les dessous de la pêche en concours, comment chaque poisson décuple les émotions du pêcheur qui saute de joie s’il fait un poisson maillé ou pleure littéralement s’il le décroche. J’aurais aussi droit à quelques anecdotes sur les coulisses des grandes compétitions, au gré des vagues que nous font les bateaux de croisières qui passent non loin de nous.
Le repas est fini et nous repartons vers d’autres spots Mais le temps se couvre et devient menaçant. Nous retoucherons quelques sandres et sur le dernier spot, Laurent ferre à nouveau un silure.
Cette fois-ci c’est du lourd ! Il insiste une fois de plus pour me laisser sa canne avec gentillesse. Mais alors là, cela n’a rien à voir avec le silure de ce matin !
Je ne peux rien faire, je n’arrive pas à brider le poisson qui me prend du fil et se balade en tirant le Ranger. Les garçons m’assurent qu’il s’agit d’un 2 m up. J’ai la pression et malheureusement, au bout d’une dizaine de minutes, en essayant de le décoller du fond, c’est la casse… Je suis dégoutée, on ne l’aura pas vu… mais cela fait partie du jeu !
La pêche reprend, mais rapidement le ciel devient gris et la pluie arrive à grand pas. Nous nous mettons à l’abri sous un pont le temps que cela se calme. Finalement, on préfère ne pas prendre de risque et rentrons à la mise à l’eau vers 15h30.
Je rentre chez moi trempée mais vraiment heureuse de la journée que j’ai passé avec Laurent et Tristan.
A ce niveau de la compétition, trouver des pêcheurs aussi gentils, pédagogues et sympas, c’est très rare je pense. Ils m’ont fait confiance en m’expliquant leurs techniques de pêche et en me dévoilant leurs meilleurs spots de la région. Un réel partage entre la simple pêcheuse amatrice que je suis et de véritables professionnels reconnus dans le milieu.
Une leçon de pêche, mais surtout une leçon de vie.
Merci les Poulain ! »
Carole