Rock Fishing is not dead !
Rock Fishing is not dead ! L’été est toujours une période délicate pour la pêche des carnassiers d’eau douce… alors quand on a l’opportunité de pouvoir amener ses cannes lors de vacances familiales et ainsi pêcher d’autres espèces, qui plus est dans le domaine maritime, on ne se prive pas.
Beaucoup trouvent peu d’intérêt au Rock Fishing mais c’est pourtant une des rares technique qui permet de prendre près d’une dizaine d’espèces lors d’une session dans l’hexagone. Quand on anime un petit leurre souple dans les cailloux, on ne sait jamais vraiment d’avance ce que l’on va remonter.
La caractéristique principale du Rock Fishing, c’est de pêcher à proximité de la côte dans les enrochements, les ports, les digues ou encore les plages… Une facilité d’accès en complète adéquation avec le peu de logistique dont peuvent se munir les estivants tels que les marins d’eau douce comme moi. Une ou deux cannes dans un tube PVC, quelques boîtes avec un minimum de matériel que l’on glissera discrètement sous les jouets de plages ou entre deux valises… et voilà un sérieux bonus aux effluves de mucus, apporté aux vacances sur la côte.
Bien s’équiper pour la pratique du Rock Fishing
J’ai envie de dire qu’un « Rock Fisherman » bien équipé est un pêcheur qui voyage et pêche léger dans tous les sens du terme. Inutile de se munir d’une batterie de leurres pour rechercher ces poissons de roche opportunistes, il faut aller à l’essentiel.
Concernant les cannes, il faut une action de type regular fast pour être à la fois à l’aise dans l’animation des leurres tout en possédant assez de puissance pour extraire des failles rocheuses certains poissons à la défense surprenante, d’autant plus quand la houle vient se fracasser à vos pieds. On choisira ainsi un modèle de plus de 2,20 m qui permet d’être à l’aise depuis le bord et en deux brins pour des soucis de facilité de transport. Si vous ne pensez pas pratiquer régulièrement le Rock Fishing, la Ryokan 7’6 ULST peut être un bon compromis entre petit budget et plaisir au bord de l’eau. Si toutefois vous êtes davantage technique et pointilleux sur la nervosité du blank, la Trinis 762 ULST sera un meilleur choix.
Le moulinet sera une taille 1000, de type Silver Code 1005 ou encore Luma 807 qui répondront tout à fait au besoin d’avoir un moulinet léger sur une canne légère tout en proposant un ratio adapté à l’animation lente de petits leurres souples dans les rochers. Je vous recommande quoiqu’il arrive de toujours bien rincer vos moulinets à l’eau douce après chaque sortie, même si vous pensez que ces derniers n’ont pas reçu d’embruns, il en va de la longévité de tous les moulinets.
On pourra spooler ces moulinets en tresse Sensibraid 8 brins assez fine (8/100 me concernant) ou en nylon Inoa selon les préférences. Personnellement, j’apprécie pêcher en tresse sur ce type de pêche où les sessions sont régulièrement venteuses avec des difficultés à percevoir les touches sur un corps de ligne en nylon. Les performances de glisse de la Sensibraid permettent aujourd’hui d’atteindre des distances pratiquement égales à celles du nylon. Si vous pêchez en tresse, un bas de ligne en fluorocarbone sera nécessaire pour faire face à l’abrasion des rochers et des coquillages.
Deux types de leurres se dégagent nettement dans la pratique du RockFishing : les metals jigs et les leurres souples. Certains petits poissons nageurs peuvent toutefois être redoutables par grosse mer dans les vagues ou dans l’écume mais resteront peu efficaces par mer calme sur ces poissons de petite taille.
Concernant les leurres souples, mon ensemble fétiche reste l’association des A.J Worm avec des têtes plombées Ballbarb. La queue des A.J Worm réagit très bien aux animations données par la canne donnant un mouvement erratique et très provocateur au leurre. On ne présente plus la Ballbarb qui est à mon sens une des meilleures têtes plombées du marché pour le Rock Fishing, très bien pensée avec sa hampe courte, ses petits ardillons pour retenir le leurre sans le déchirer et sa masse désaxé de l’hameçon, maintenant le leurre toujours vers la surface et limitant ainsi les accrochages. Sur cette pêche, j’ai pour principe de base de pêcher le plus léger possible et je passe progressivement sur des têtes plombées de plus en plus lourdes en fonction du vent pour avoir le meilleur ressenti possible. Ce leurre est tout autant prenant immobile, en faisant des « petits bonds » sur les rochers ou en le faisant sursauter en pleine eau.
J’affectionne également les A.J Stick en montage drop shot, ce qui me permet de pêcher encore plus lentement qu’en linéaire et ainsi déclencher les poissons hésitants et bien planqués dans leur cache. On peut également utiliser les Slit Shad dans leur taille 50 mm, ce leurre étant, de par sa taille, davantage orienté sur les poissons d’Atlantique au calibre supérieur.
L’autre grande famille de leurre à succès sont donc les metals jigs, des leurres simples, bon marché, polyvalents et surtout très efficaces ! Sakura propose deux redoutables leurres pour le Rock Fishing, les Lisa Loca et Crazy Anchoa. On privilégiera bien évidemment un grammage faible de 7 grammes en adéquation avec la canne utilisée, bien qu’il soit possible de passer sur le modèle 14 grammes pour insister en verticale sans trop tirer sur la canne. Dernièrement Sakura a même fait évoluer certains modèles des Lisa Loca en les munissant d’un assist hook avec un petit flashabou, un petit détail qui fait beaucoup la différence sur certaines espèces et que j’ai tenté avec succès, de transposer sur les petites tailles de metal jig.
Le Rock Fishing à piedCet été 2017 fut donc pour moi la première véritable occasion de découvrir la pratique du Rock Fishing en Méditerranée. Je suis complètement débutant dans cette technique et c’est tout excité à l’idée de savoir que je vais découvrir beaucoup de choses et de nouvelles espèces, que j’ai pris le temps de m’équiper et de me renseigner un minimum sur les techniques en vogue. Bien que pratiqué de plus en plus en France, le Rock Fishing reste toujours marqué par son identité Japonaise, de si petits leurres pourtant si réfléchis, si subtils, afin de leurrer un maximum d’espèces de jour comme de nuit. Proposer des coloris phosphorescents sur les AJ worm, AJ stick et Lisa Loca est d’ailleurs typiquement dans ce crédo.
On a coutume de dire que le Rock Fishing est une technique destinée presque exclusivement aux débutants mais j’ai des difficultés à faire le même constat. Si cette technique permet d’être pratiquée avec peu d’équipement et à moindre coût, il existe bel et bien, plusieurs degrés dans la pratique du Rock Fishing et fonction du spot que l’on pêche ou de l’espèce que l’on cible.
Je ferai ma première session du bord, sur la côte rocheuse et par mer agitée. Les conditions n’étaient vraiment pas propices et il a fallu que je pêche en 5 grammes pour prospecter correctement les pointes de roche. Dans cette pêche, il ne faut pas lancer le plus loin possible, au contraire les poissons de roche affectionnent vivre dans peu d’eau. Il arrive parfois de prendre des gobies dans moins de 15 centimètres d’eau… Une fois que l’on a bien assimilé ce facteur, il y a alors des milliers de postes à prospecter.
Quand on a comme moi, l’habitude de prendre pas mal de poissons d’eau douce tout au long de l’année, c’est toujours impressionnant la défense que peuvent avoir ces petits poissons de mer. Explosifs à la touche, sur un matériel adapté ils vous procureront de belles sensations.
En ce premier jour, je me rends assez rapidement compte que seuls les serrans semblent répondre correctement à mes petits A.J Worm que je fais danser au dessus des rochers et le long des cassures. Aucune trace de sparidés ou encore d’oblades… J’en arrive assez rapidement à la conclusion que nous sommes mi-août, que les poissons sont pêchés, chassés et dérangés quotidiennement depuis plus d’un mois et que cela doit forcément jouer…
Pour mieux comprendre la problématique du moment, j’enfile mon masque et mon tuba le lendemain pour visualiser les postes pratiqués la veille… Le verdict est sans appel, les poissons sont bien là mais bien plus profond qu’à leur habitude… La sur-présence de l’homme semble bien les déranger en journée et seule l’obscurité leur est assez rassurante pour qu’ils se rapprochent des côtes… Un facteur que je n’avais pas anticipé pensant que les poissons juvéniles seraient moins sensibles à la présence humaine.
J’ai beau chercher de nouveaux spots, l’explosion de la pratique du Kayak permet aujourd’hui à tout le monde des excursions sur la côte rocheuse, il n’y a plus vraiment de coin « sauvage » et peu dérangés. De même, au cours de mon séjour je croiserai de nombreux chasseurs sous-marin dont certains arborent à leur ceinture des poissons d’à peine deux années… On comprend mieux comment les petits sars ont vite appris à déguerpir et cette période estivale.
Le Rock Fishing en Float Tube
Il fallait me rendre à l’évidence, à part insister beaucoup de nuit, il me serait difficile de réussir mes sessions Rock Fishing du bord… C’est donc avec conviction que je décide de mettre à l’eau mon float tube après avoir consulté la carte des vents. Car oui la pratique du Float Tube sur un modèle comme le Greyhound est possible en mer Méditerranée, mais semble bien peu évidente voir dangereuse en Atlantique. Toutefois, la houle peut vite se former et l’ont peut facilement se faire surprendre… Il est fortement recommandé de se munir d’un gilet de sauvetage, de s’habiller de couleurs vives pour être bien visible et de ne jamais s’éloigner des côtes.
Les côtes rocheuses nécessitent de transporter le float tube sur son dos pendant quelques centaines de mètres et une bonne condition physique est requise pour affronter le dénivelé amenant à la mer. Mais rapidement les efforts paient et comme prévu, une fois qu’on se décale d’une bonne vingtaine de mètres de la côte, la présence de l’homme se fait nettement moins sentir et les poissons s’enchaînent les uns après les autres.
Serrans, Serrans écriture, Girelles, Pageots, Sars, Gobies… seuls quelques Labres et Rascasses manquent à l’appel. Je m’amuse et lors de cette première expérience, je stopperai la journée avec un score à 3 chiffres… Après quelques observations, il semble assez évident que les gros sujets soient dans des profondeurs beaucoup plus prononcées mais comme je suis ici pour pêcher « petit » et non loin des côtes, il faut savoir se tenir à ce que l’on a prévu sans prendre de risques inutiles et puis de toute façon mon matériel ne tiendrait pas le choc face à un pagre dépassant le kilo.
Si je parviens assez bien à prendre des poissons en montage drop shot sur lequel je monte des A.J Stick, c’est bien avec les Lisa Loca en 7 et 14 grammes que j’aurai fait la plupart de ma pêche. Si je prenais pas mal de Serrans avec l’armement classique du Lisa Loca, j’ai pu, grâce à l’ajout de un ou deux assist hook avec hameçon doré, simuler la prise d’un verre ou d’une larve par mon leurre et ainsi élargir le nombre d’espèces capturées. C’est ainsi que j’ai fait plusieurs dizaines de pageots une fois ces petits Assist Hook montés, il semble clairement que cela joue sur la compétition alimentaire et irrite davantage cette espèce. Si j’ai pu faire plusieurs sujets de plus de 25 cm qui m’ont fait des combats plus que musclés sur mon ensemble UL, je n’ai pu retenir un autre poisson beaucoup plus grand qui me vida le moulinet avant de casser ma tresse… Le Rock Fishing a bien ses limites.
Les Lisa Loca m’ont également permis de capturer des espèces pélagiques telles que les oblades et les aiguilles. Il suffisait de les lancer le plus loin possible et de ramener le leurre à vitesse assez soutenue 10 centimètres sous la surface. Les poissons ratent facilement le leurre mais reviennent plusieurs fois l’attaquer, les combat qu’ils proposent sont différents mais tout aussi jouissif. Si ces poissons n’hésitent pas à se rapprocher des côtes par mer formée, il est possible de les prendre loin du bord par mer calme.
Je quitte la Méditerranée satisfait d’avoir attrapé de nouvelles espèces et d’avoir pratiqué de nouvelles techniques. Moi qui ai l’habitude de chercher les gros poissons en eau douce, j’ai repris du plaisir à prendre des poissons en nombre et aux couleurs magnifiques avec un rapport poids/puissance toujours impressionnant pour un pêcheur d’eau douce. Avec le Rock Fishing, j’ai tout simplement retrouvé pendant quelques temps mon âme d’enfant et ce fut vraiment un bon moment.
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So many fish, so little time…