Sakura au milieu de l’Atlantique
Au milieu de l’Atlantique se trouve un ensemble d’archipels constituant la Macaronésie. Le plus septentrional d’entre eux est bien connu pour son système anticyclonique : c’est l’archipel des Açores.
Équipé de sac à dos et tente (et d’une canne et quelques leurres bien sûr !), je suis parti en compagnie d’Élise à la découverte de cette région durant tout le mois de Décembre. A cette saison, ne vous attendez pas à trouver l’anticyclone des Açores : l’Atlantique en hiver, même à de plus faibles latitudes, reste l’Atlantique en hiver. Mais il y fait bon y vivre tout de même. Alors, prêts pour un trip Sakura au milieu de l’Atlantique ?
Les neuf îles de l’archipel, issues du volcanisme, possèdent un relief très escarpé : des falaises pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres se jettent directement dans l’océan, plus haut, des plaines verdoyantes laissent place à des landes ventées et rocailleuses parsemées de cratères culminant jusqu’à 2351 m d’altitude. Les paysages peuvent être très différents d’une île à l’autre : sur ces neuf îles, nous avons pu poser les pieds sur São Miguel (à l’Est), surnommée l’île verte, Pico et Faial, l’île noire et l’île bleue (groupe central). Pour les amateurs de pêche en eau douce, sur l’île de São Miguel se trouvent plusieurs lacs et rivières dans lesquels il est possible de pêcher la carpe, le brochet, le sandre, la perche et la truite arc-en-ciel. Mais munissez-vous d’un permis car les gardes contrôlent très souvent et ne sont pas très rigolos…
Bref, parlons un peu pêche. Différents spots se sont offerts à moi : des plages de galets battues par un shore break souvent puissant, des falaises vertigineuses et très inaccessibles, des pointes de roches très découpées où le moindre faux pas peut-être fatal, des marinas où la pêche est interdite … La pêche du bord dans ces îles perdues au milieu de l’Atlantique n’est pas chose facile, surtout à cette saison et avec les conditions climatiques que nous avons eues.
Niveau matériel, j’avais emmené une Shinjin Neo 704M en spinning et, ne savant pas vraiment à quoi m’attendre, j’avais surtout misé sur une pêche au casting jig qui permet souvent de prendre de tout un peu partout. J’avais aussi emporté quelques poissons nageurs (Reefsand Minnow, Phoxy Minnow HW …) et une boîte de leurres souples déjà montés et sans paquet de secours. Les conditions de pêche m’ont rapidement orienté vers une pêche aux leurres souples, notamment au shad pour la simple raison que je me trouvais toujours à quelques mètres au dessus du niveau de la mer pour me protéger des vagues. Dans ces cas là, pêcher au poisson nageur et au jig dans la mousse à trois mètres au dessus de l’eau est inefficace.
Nous avons pris nos premiers poissons en pêchant aux appâts, en pratiquant une sorte d’iso fishing. Nous avons ainsi piqué des petits sars, garoupas (serrans à queue noir) et girelles paon.
Puis, en pêchant la mousse au shad (L16 Shad Baby et Slit shad 3″) sur des spots profonds en bas des falaises, nous avons trouvé des poissons plus intéressants comme des gros garoupas, des sars et des bicudas (bécune à bouche jaune), dont un correct estimé à 80 cm. D’ailleurs, celui-ci m’aura valu une bonne douche dans le ressac au moment de le sortir : un peu plus et je finissais au fond de l’eau…
Enfin, lors de ma dernière session dans un port de nuit, j’ai pu goûter au plaisir de piquer des carangues dentues, qui, comme le nom l’indique pas, ne possèdent pas de dents… Je n’ai malheureusement pu sortir qu’un seul des trois poissons que j’ai piqués pendant cette session. La technique consistait à animer un shad au ras du fond. Le Tex’Shad 100 et le Slit Shad se sont avérés plutôt efficaces.
Ils se sont aussi montrés très attractifs sur les anchovas (tassergals), mais je n’avais pas prévu que ces poissons auraient des dents tranchantes venant trop facilement à bout d’un fluoro en 35/100 !!!
Le reste de notre périple fut l’occasion de partir à la découverte de l’intérieur des îles au fil de nombreuses randonnées. Nous avons ainsi pu gravir différents sommets : Pico da Vara sur l’île de São Miguel (1100 m), ou encore Monte do Pico sur l’île de Pico (2351m) lors d’une ascension de nuit. Nous avons aussi traversé l’île de Faial d’ouest en est sur 40 km, avec un bivouac à mi-chemin, en suivant la ligne de cônes volcaniques à l’origine de sa formation. Après ces efforts, les sources thermales issues du volcanisme nous ont offert des moments de détente bien mérités. Niveau gastronomie, nous avons goûté à différents plats locaux, comme le cozido, sorte de pot au feu cuit dans l’eau bouillante à l’odeur soufrée des caldeiras, ou le poulpe à la lagareiro, ainsi qu’aux vins de l’île de Pico. Enfin, quelques petites sessions de snorkeling nous ont permis de découvrir la beauté des fonds sous-marins.
Une chose est sûre, je retournerai sur ces îles au milieu de l’Atlantique à la belle saison pour profiter de la mer à tous les niveaux !
A bientôt,
PS : L’ouverture de la truite approche !