Nouvelle Zélande – Le Sud partie 2
Île du sud de la Nouvelle Zélande entre randonnée, pêche à la mouche et Kahawai
L’île du sud est bien différente de l’île du Nord. Alors que le relief de cette dernière est plutôt volcanique, celui de l’ile du sud est quant à lui dominé par une chaine de montagne longitudinale créée par la rencontre de deux plaques continentales. Question climat, l’ile du sud de la Nouvelle Zélande est beaucoup plus tempérée et fraiche voir froide : logique les latitudes sont plus hautes que dans l’île du nord. Et qui dit froid et montagne, dit beaucoup d’eau et pleins de rivières et de truites !
Les rivières, en tout cas celles qui sont à proximité des montagnes et loin des zones agricoles, sont plutôt en bonne santé et relativement préservées ! Cependant la pêche n’y était pas toujours des plus évidente pour un novice de la truite à la mouche comme moi. Il fallait parfois parcourir beaucoup de terrain sur certaines rivières de Nouvelle Zélande avant de trouver un poisson posté. Mais lorsque qu’enfin nous les trouvions, le spectacle était au rendez-vous.
Ensuite je me suis vite rendu compte que de trouver les poissons n’était pas le plus difficile, bien au contraire ! Trouver la bonne approche et la bonne mouche était la difficulté suivante.
Remonter les rivières de Nouvelle Zélande était aussi l’occasion de sillonner les chemins de l’arrière pays, de s’arrêter le long de la rivière pour pêcher, de passer quelques nuits dans les refuges et de se confronter aux terribles sandflies. Il s’agit d’une sorte de petits moucherons qui ne font pas de bruit mais qui arrivent à te manger le moindre centimètre peau , parfois même à travers les chaussettes. Les piqûres sont douloureuses, les démangeaisons durent une à deux semaines et te réveillent la nuit.
Seulement deux jours après notre arrivée, la chaleur côtière (inhabituelle pour cette région) nous a fait fuir dans les hauteurs et nous a inciter à explorer des belles rivières d’eau fraiche. Nous avons donc remonté une rivière de petite à moyenne taille, très encaissée avec de nombreux rapides. Le chemin qui la longeait permettait de laisser traîner un œil sur ce qui s’y trouvait.
En l’occurrence ça :
Parfois, il m’arrivait de tomber sur des truites très sombres et très inactives. Après avoir passé toutes mes mouches, tenté toutes les approches, ma curiosité me poussait à aller jusqu’à voir si je pouvais aller les toucher. Et ce fût le cas… Je n’ai cependant aucun élément de réponse quant à un comportement de la sorte.
Après avoir crapahuté dans les hauteurs, nous continuâmes notre découverte de l’île pour aller vers d’autres hauteurs en passant par la côte. Les nombreuses rivières montagneuses forment de nombreux fleuves qui se jettent sur un littoral très sédimentaire. Souvent les embouchures de ces cours d’eau forment de belles lagunes et parfois quelques deltas très intéressants à pêcher. En effet, la mer y étant souvent agitée, les vagues viennent s’y briser sur des plages pentues en shore break. Ces lagunes offrent un terrain de jeu plus praticable par mauvais temps. Ce sont sur ces zones que nous avons pu toucher nos premier jolis kahawais. Un poisson vraiment excellent tant au niveau du goût que de sa pêche. Imaginez une bouche de bar, une tête et un corps de mulet avec une queue de pélagique et vous obtenez un poisson tantôt timide, tantôt très agressif, un sprinter capable de vous prendre énormément de fil en un rien de temps, de faire de violentes attaques en surface et de sauter !
La suite de notre périple se déroula entre montagne, randonnée et pêche à la mouche et littoral, repos et pêche des kahawais au jig…
Le reste en images ;)
Parfois, pour changer des rivières nous partions à la découverte de petits lacs remplis de truites, elles même pleines de méfiance. Les photos qui suivent résument deux sessions sur un petit lac très clair et peu profond, l’une très humide et l’autre très ventée, où la seule technique payante fut la nymphe à vue…
J’ai même pu tester une nouvelle technique : la nymphe en affut ! Pour vous expliquer, j’avais réussi à mettre ma mouche dans cet affût de chasseur (photo ci-dessous), tout en allant me décrocher, une truite s’est postée juste devant. Je m’y suis introduit le plus discrètement possible, le poisson se trouvait deux mètres devant moi. J’ai refait mon bas de ligne, et sans lancer j’ai posé ma nymphe un mètre devant son nez afin que le mouvement de l’eau l’amène jusqu’à elle. La truite n’a pas bougé et il m’a fallu plusieurs secondes pour comprendre qu’elle avait pris la nymphe…
Le voyage avançait mais le temps aussi. Il ne nous restait qu’une semaine et demi à avant de repartir dans le nord…
Une dernière escapade dans l’arrière pays ne se refusait pas. Cette dernière truite m’aura couté pas mal de piqûre de sandfly et de cheveux perdu afin trouver ce qui allait la décider : une petite nymphe et une pointe en 14/100. Cela en valait la peine et clôtura mon trip pêche en rivière.
Avant de retourner dans le nord, nous étions obligé de nous arrêter quelques jours sur un des plus beau flat du pays, très réputé pour le kingfish à la mouche ! C’est ainsi que sur la route des flats, je me suis équipé d’un ensemble mouche en soie de 9. L’occasion était trop belle pour résister à un tel challenge !
Le spot est une énorme baie sableuse et peu profonde. Les règles du jeu : marcher dans l’eau jusqu’à la taille et repérer les raies pastenagues qui fouissaient le sable. Ces dernières sont accompagnées de kingfish de petite taille (entre 70cm et 1m) qui sont à l’affût des proies que délogent les raies.
En Nouvelle Zélande, le phénomène est vraiment magique, et quand les kingfishs passent à l’attaque, ils ne font pas dans la demi-mesure. J’avais rarement observé des chasses d’une telle intensité. Adrénaline garantie !
A travers ces mots la chose paraît facile, mais pas du tout. Le vent montait très rapidement et fort dès le début d’après-midi lorsque les flats étaient accessibles à ce moment, à près de 35 nœuds… Autant vous dire pas évident à la mouche…
Le premier jour nous décrochons un poisson chacun. Je suis encore hilare quant à l’image de l’attaque sur un naja 105 pour ma copine et de sa panique durant le rush qui a suivi !
Le deuxième jour, aucune touche, tous les poissons refusaient systématiquement nos leurres et mouches.
Le troisième jour fût enfin le bon. Moi qui croyais être large avec 200m de backing… Des images et sensations gravées pour longtemps !
Parfois le soir à marée haute éclataient des chasses monstrueuses à plusieurs centaines de mètre du bord. Je vous laisse imaginer.
Le quatrième jour fût impraticable, un vent onshore et une petite houle rentrèrent dans la baie, rendant l’eau très trouble. Cela marqua la fin de la pêche avant le retour dans l’île du nord.
En attendant la troisième et dernière partie de notre périple voici encore quelques images.
Bonne lecture