Pêche exotique sur le Rio Trombetas avec Sakura
J’étais en manque d’adrénaline halieutique et j’avais besoin de trouver un nouveau trip de pêche exotique sur le deuxième semestre de l’année 2022.
Julien, m’avait longuement parlé d’une nouvelle destination de pêche exotique qu’il avait testée l’an dernier et qu’il mettait à la carte du catalogue ONI Fishing Expeditions cette année : le Rio Trombetas. Situé en pleine forêt Amazonienne sur la partie nord du Brésil, non loin du Guyana et du Surinam, ce magnifique Rio a pour singularité d’abrité un Peacock endémique, le Chicla Tyrorus.
Ce poisson se trouve uniquement en amont de la cascade Cachoeira Porteira. Ce poisson est doté d’une puissance phénoménale, assez court et ramassé, sa robe est jaune doré ce qui en fait un poisson de toute beauté. Autre particularité il vit sur ce rio avec un courant soutenu, derrière de gros blocs rocheux qui jonchent les parcours, et partage très souvent son secteur avec les Aimaras, Payaras et autres Bicoudas.
Après de brève discussion ensemble sur ce séjour multi espèces, je lui valide mon engagement. Me voilà donc début Novembre en route vers le Rio Trombetas. Le voyage est long, je fais escale à Londres puis Sao Paulo pour enfin atterrir à Manaus au nord du Brésil.
Tchilé, le chauffeur de l’organisation, me récupère à l’aéroport et me transporte directement à l’hôtel pour une bonne douche et un bon lit. Après 30 heures de voyage, les bases du confort me manquaient un peu. C’est une première pour moi sur le territoire Brésilien, mais quelque part je ne suis pas trop dépaysé.
Le lendemain nous avions prévu une journée récupération à Manaus, c’est ce que j’appelle la journée chance pour les bagages retardataires avant le vol intérieur qui nous emmènera au village de Cachoeira Porteira.
Cette journée de visite nous permet de nous familiariser avec le pays, nous en profitons pour faire une visite du fameux marché aux poissons ou on y rencontre toutes les espèces amazoniennes, mais aussi, visiter les fermes aquacoles d’élevage d’Arapaïma et de nous mesurer à leur puissance avec un simple bâton et un morceau de poisson attaché à une cordelette, ou encore nager avec les Botos du Rio Négro (dauphins blancs d’Amazonie).
C’est également l’occasion de gouter les plats typiques de poissons comme le Tambaqui, le Pirarucu et autre Pacu, qui sont excellents. Personnellement, j’ai rarement mangé de poissons aussi bons.
L’aventure monte d’un cran le lendemain matin, nous embarquons sur un petit avion 12 places et prenons notre envol vers le Rio Trombetas, après deux heures de vol au-dessus de la forêt Amazonienne nous atterrissons enfin sur la piste de sable du petit village Cachoeira Porteira, implanté au pied de la cascade qui délimite le territoire des fameux Chicla Thyrorus.
A la descente de l’avion nous sommes pris en charge par l’organisation 3H Fishing qui n’est autre que l’organisme de pêche des trois frères Hoffmann. Ce sont eux qui gèrent toute la pêche sur le secteur.
Jacques, qui nous accueil à la descente de l’avion s’occupe de toute la logistique de transport de l’aéroport jusqu’au lodge mais également de tous les transit en barques et sur les camps de pêche itinérants, mais aussi de tout ce qui est en rapport direct avec la communauté.
Le personnage est au premier abord assez froid, mais d’un sérieux irréprochable, il fait attention à ce qu’il ne manque rien et que tout le monde soit dans de bonne condition.
Diogenes, lui est le gérant du lodge, il reçoit et accueil tous les groupes de pêcheurs, il est très convivial et explique le déroulement du séjour mais aussi prévient des particularités de la jungle, de la faune la flore et de toutes les techniques de pêche.
Johnny lui ne participe pas au séjour, c’est un peu la star, très médiatisé au Brésil. On le retrouve sur beaucoup de vidéo et reportage de pêche.
Nous croisons donc rapidement un groupe de brésilien qui vient de terminer leur séjour, nous échangeons quelques mots et nous partons déjeuner avant de partir dans une bétaillère aménagée qui nous transporte sur un chemin de terre traversant cette jungle très dense jusqu’au lodge.
Le chemin est droit bosselé et chargé d’ornières. Après 2 heures de trajet, nous arrivons sur le lodge. La fin de l’accès se terminera à pied et à ma première surprise, nous sommes escortés par un autochtone armé d’un fusil. C’est une règle de sécurité importante en cas d’attaque de Jaguars, car ici nous ne sommes qu’invités sur leur territoire.
Après le cocktail de bienvenue, chacun prend ses appartements. Les sacs et les valises laissent échapper les cannes, moulinets et leurres tous azimuts. Les montages et les échanges vont bon train entre les connaisseurs et les petits nouveaux.
La nuit tombe sur le Rio Trombetas. Avant le repas, Diogenes en profite pour nous expliquer le contenu du séjour, les règles de sécurité, et les modes pêches à utiliser.
Nous avons tous hâte d’être au lendemain matin pour engager la pêche sur ce merveilleux Rio et tester les nouvelles cannes Trinis Explora.
Au matin du premier jour tout le monde embarque sur les barques alu équipées de motorisation 15cv. Les barques sont légères et maniables car certaines cascades ne sont franchissables que par voie terrestre.
La pêche se déroule par équipe de deux pêcheurs sur six jours, les postes sont clairement identifiables sur ce large Rio, avec de grosses pierres qui forment des ralentissements et des remous. La barque se positionne en aval des obstacles pour lancer derrière, devant et de chaque côté des obstacles et autres pierres. Le but est d’en faire une prospection en surface mais aussi en profondeur.
Les postes sont souvent occupés par les Peacocks qui cohabitent avec les Aimaras, mais c’est sans compter sur les Piranhas, Bicoudas, Payaras, Pacous et autres Corvinas. Au détour d’une bordure bien camouflé il n’est pas rare non plus de croiser un Caïman.
En ce qui concerne le matériel, j’emporte avec moi toujours quatre cannes, des Trinis Travel 4 brins, idéales pour ces voyages exotiques. Deux castings et deux spinnings. Cette année, Franck m’a gentiment envoyé la nouvelle Trinis Explora casting XH en 14/70gr pour la tester sur ces poissons réputés puissants et violents. Ces nouvelles cannes sont les héritières des Trinis Travel et en possèdent toutes les qualités.
Les leurres de surface qui ont bien fonctionné sur le séjour sont le Mousty 110 mm 20.5 g et le Pulsion 135 mm 55 g. Les spinnerbaits Cajun en 21 g, Zuid en 35 g. Les minnows : Pride 110 mm 13.7 g et Smart 145 mm 20g.
Sur tous mes voyages de pêche exotiques, j’aime regrouper sur la barque tout le matériel à un seul endroit. Le sac étanche Sakura est parfait, est vraiment pratique, pour y mettre tous ce dont vous avez besoin : boîtes, petits bakkans, bas de ligne, ciseaux et autres, mais également téléphone sur la pochette étanche à l’avant. J’utilise surtout le sac à dos mais le Carry-All est aussi très bien.
Les premiers poissons intéressants montrent le bout de leurs nageoires et ils s’enchaîneront jusqu’à la fin du séjour.
Sur ce séjour, il me restera en mémoire la prise d’un Peacock exceptionnel sur l’avant dernier jour de pêche. En fin d’après midi, calé entre deux cailloux, ce magnifique poisson et venu se jeter sur le Mousty 110 mm. À peine tombé et animé sur la surface, un énorme remous est venu aspirer le leurre en surface. Le combat a été puissant et la Trinis Explora a bien conduit ce gros mâle à la boga.
Le guide s’exclama « grandé grandé !!!! ». C’était effectivement un très beau Peacock.
Avec l’aide de Julien, qui s’était rapproché du combat, nous avons pris soin de mesurer et peser ce poisson suivant le règlement IGFA…. Photo en entier sur la toise réglementaire, une photo de la tête et une photo de la queue avec une vidéo de la release. Il s’est avéré comme un poisson exceptionnel, nous verrons plus tard s’il sera homologué comme un record.
J’ai beaucoup pêché avec la Trinis Explora pour justifier de sa bonne tenue, et j’avoue l’avoir vraiment mise à contribution. Elle a répondu à toutes mes attentes ! Puissante, légère, maniable et peut encombrante, elle a dompté les fameux Peacocks et autres poissons du Rio Trombetas.
Un aspect aventure qui m’a beaucoup séduit sur ce séjour, ce sont les quatre nuits organisées en pleine jungle en bord de rivière. Le premier sur une pointe de presqu’île et le deuxième en pied de chute sur une plage de sable grossier pour dormir dans des hamacs avec en fond sonore les inoubliables cris des singes hurleurs.
Encore un séjour de pêche exotique inoubliable, que nous ne sommes pas près d’oublier et que nous nous sommes promis de reproduire l’année prochaine avec quelques jeunes et de plus anciens. Car à la pêche, reste un échange et un partage entre générations.
Eric ESPY
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